Un accord a-t-il été trouvé concernant les budgets 2016 et 2017 ? Les travaux du gouvernement fédéral se sont interrompus lundi matin vers 06h00 avant de reprendre vers 11h00 pour 3h30 de nouvelles négociations. Vers 14h30, nouvelle interruption donc, avant de se retrouver ce soir pour, beaucoup l'espèrent, la dernière ligne droite.
Fumée blanche ?
Cela paraissait difficile, mais selon les dires du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR), le budget en lui-même serait bouclé. Il resterait donc la question des réformes. Et là, le gouvernement aurait jusqu'à la fin de l'année pour trouver des solutions.
Une position que ne partage pas tout à fait Kris Peeters (CD&V) pour qui "il reste des points à discuter, comme la fiscalité", faisant allusion notamment à la taxation des plus-values. Il ne s'agit pas de prendre ces propositions "à la légère", a averti Kris Peeters.
10 millions de corrections techniques à effectuer
"Le budget est prêt à être soumis au parlement, le Premier ministre peut présenter mardi la déclaration de politique générale", a estimé lundi le vice-Premier MR selon lequel il reste au plus quelque 10 millions de corrections techniques à effectuer sur environ quatre milliards d'euros d'effort.
L'ajustement budgétaire 2016 et le budget 2017 sont donc bouclés, à entendre le MR. Les négociations ont également permis d'avancer dans les réformes structurelles du gouvernement - marché du travail, compétitivité, ISOC - et le Premier ministre peut présenter mardi un "état des lieux", a ajouté Didier Reynders.
Ces réformes interviendront à la fin de l'année, a précisé le chef de file MR, rappelant que le devoir du gouvernement était de conclure cette semaine sur le budget.
Selon Didier Reynders, le budget comprend notamment une réforme des allocations de chômage, un point qui a crispé les négociations au cours des dernières heures.
On a bien avancé
Pour sa part, Kris Peeters a bien confirmé que les "tableaux budgétaires" sont à peu près bouclés, mais cela ne signifie pas pour autant la fin des négociations, comme semble l'interpréter le MR. "On a bien avancé", a indiqué le chef de file du CD&V au fédéral, invitant à présent les partenaires de la coalition à un "vrai débat" sur la fiscalité équitable.
Qui y gagne ? Qui y perd ?
Pour le reste, peu d'informations ont filtré mais les discussions ont souvent eu lieu de manière bilatérale. Les principaux ministres de l'équipe Michel devaient trouver 3 milliards pour maintenir le budget dans la ligne européenne. Et c'était là que les partis renâclaient, notamment le CD&V qui craignait des coupes claires dans les dépenses en soins de santé. Une seule chose était certaine tout devait être fini pour ce mardi matin au plus tard, ce qui semble donc être le cas.
Quid de la proposition d'une dégressivité accrue des allocations de chômage ?
A propos d'une dégressivité accrue des allocations de chômage mise en avant la semaine passée par l'Open Vld, le CD&V a affiché de nettes réticences. Le vice-Premier ministre et ministre de l'Emploi, Kris Peeters, faisait remarquer dimanche matin, lors de son arrivée aux négociations, que leur coût avait diminué et qu'il ne voyait pas pourquoi il fallait créer un problème là où il n'y en avait pas. "Personne ne veut pousser les gens vers plus de pauvreté", a-t-il précisé. "Tout reste dans tout", a commenté sobrement l'un des négociateurs.
La discrétion reste de mise auprès des négociateurs et dans leur entourage, même après cette annonce de Didier Reynders. Le Premier Ministre est attendu mardi à 14h15 à la Chambre pour présenter les grands axes de sa future politique.