Trump en pleine parano, New York à l'horizon... une semaine de primaires américaines

Vous n’avez pas tout suivi, voire rien du tout, des courses à l’investiture républicaine et démocrate ces derniers temps ? Libération fait le point sur la campagne.


Vous n’avez pas tout suivi, voire rien du tout, des courses à l’investiture républicaine et démocrate ces derniers temps ? Tous les vendredis, Libération fait le point sur la campagne.

La course

Victoire à retardement pour Trump et Clinton dans le Missouri
Comme dans le Wisconsin quelques jours avant, le Wyoming (côté démocrate) et le Colorado (côté républicain) ont privilégié le week-end dernier les outsiders. Samedi, Sanders l’a emporté avec une large avance (56% contre 44% pour Clinton) dans le petit Etat du Wyoming, son septième succès consécutif. Mais, pas de bol pour lui, les règles électorales lui ont permis de rallier seulement la moitié des 14 délégués en jeu, l’ancienne secrétaire d’Etat en enregistrant également sept. Le même jour s’achevait une convention républicaine dans le Colorado. En y ajoutant une série de votes par comté, Ted Cruz y a empoché 34 délégués et, ce, sans consultation des électeurs, une particularité locale (et de cinq autres Etats et territoires). Pas assez cependant pour permettre au sénateur du Texas de rattraper son retard dans la course à l’investiture.

Up

Clinton sécurise les voix des électeurs afro-américains
Bernie Sanders a beau avoir milité pour les droits civiques dans sa jeunesse (ce qui lui a valu d’être arrêté pendant une manif antiraciste,rappelez-vous de cette photo exhumée opportunément) et avoir le soutien du réalisateur Spike Lee, son adversaire a toujours les faveurs des électeurs afro-américains. Ce soutien massif a permis à Hillary Clinton de creuser l’écart dans la course à la primaire démocrate, notamment avec les Etats du Sud, où la candidate a raflé une large majorité du vote noir, et devrait aussi lui profiter lors du scrutin de New York, organisé le 19 avril. Selon les sondages, Hillary Clinton y remporterait entre six et sept voix sur dix au sein de l’électorat noir, qui pèse pour plus de 15% des voix démocrates à l’échelle de l’Etat. L’ex-chef de la diplomatie le sait bien et a multiplié les interventions cette semaine devant la communauté afro-américaine, en affirmant notamment mercredi, devant une association de défense des droits civiques, que le camp démocrate ne pouvait prendre ces voix «pour acquises».
Du coup, la candidate démocrate s'est retrouvée bien embarrassée après une blague raciste de Bill de Blasio, le week-end dernier. Taquinant le maire de New York sur son soutien tardif, elle s'est vu répondre : «Désolée Hillary, j’étais à l’heure CP», en référence à l’expression «CP time» (pour colored people, personnes de couleur), qui voudrait que les Noirs sont souvent en retard. L'extrait, plutôt gênant, est à revoir ici.

L’autre (petit) rebondissement de la semaine, assez calme sur le front de la course à la Maison Blanche : l’annonce, mardi, des résultats officiels du Missouri, avec près d’un mois de retard. Trump et Clinton ont été déclarés officiellement vainqueurs du scrutin, organisé le 15 mars dernier, et qui s’est joué à quelques milliers de voix d’écart. Côté républicain, le milliardaire a empoché 25 délégués, contre 15 pour Cruz, tandis que dans le camp démocrate les deux candidats en ont chacun engrangé 34.